dimanche 3 mai 2009

Le retour des fils prodigues

Il était une fois un homme qui n'avait plus parlé à ses frères et sœurs depuis la mort de leur père, huit ans auparavant. Il était une fois un fils qui n'avait plus donné de nouvelles à sa mère pendant plus d'un an, il lui en voulait de quelque chose sans trop se rappeler de quoi.
La mère du premier et grand-mère du second rêvait de réunir tous ses enfants et petits-enfants pour une belle fête de famille dans la maison de vacances. Les 40 ans des derniers de ses enfants lui en fourniraient l'occasion. Cependant, elle hésitait encore. C'est qu'elle n'était plus très jeune et craignait un peu certaines réactions. Tant de temps perdu, tant de non-dits... Et si le fils éloigné refusait l'invitation ? Et si ses autres enfants vivaient mal ce retour ? Se pouvait-il que les vieux griefs ressortent ? Que des paroles blessantes soient échangées et que la fête s'en trouvât gâchée ? Elle consulta les uns et les autres. Pendant trois semaines, le téléphone fonctionna beaucoup aux quatre coins de France.
Le jour dit, un samedi radieux de mai, ils convergèrent tous vers la petite maison blanche aux volets verts. L'effet de surprise mit du piment à l'affaire. Il y eut des chassés-croisés, des gaffes évitées de justesse, les plus jeunes enfants ne furent mis dans la confidence qu'à la dernière minute. A l'heure dite, les intéressés écartés, les tables furent dressées au milieu du jardin, les bouquets de muguet disposés en leur centre, les plats rapportés de chez le traiteur, le vin débouché, chacun à sa place prêt pour l'ovation. Et soudain, ils furent tous là, le fils éloigné, le petit-fils distant, les plus circonspects, les plus optimistes, ceux qui avaient œuvré dans l'ombre à la réussite de la fête et ceux pour qui elle avait été donnée, chacun bien décidé à faire que cette journée soit parfaitement réussie et demeure à jamais dans toutes les mémoires. Le soleil s'invita et fut on ne peut plus généreux, la bonne humeur régna jusque tard le soir. Aucune fausse note, aucun mot ou regard de travers. Que du bonheur. Le frère retrouva sa place dans la fratrie, il ne l'avait jamais perdue mais il ne le savait pas. Le petit-fils embrassa sa mère et il se parlèrent, parlèrent... ils avaient un an à rattraper. La grand-mère pouvait exulter, elle avait réussi son pari fou. Quelqu'un m'a dit un jour que, quand on a donné de l'amour, l'investissement est là. Elle avait mille fois raison. J'ai retrouvé mon fils et son père a retrouvé les siens. L'amour est passé, bien décidé à s'installer.

12 commentaires:

bricol-girl a dit…

Garde tout ça bien au chaud.

B a dit…

ce texte me parle peut-être un peu plus qu'aux autres internautes car je connais quelques protagonistes....et j'en suis heureuse pour vous, les fils, petits-fils, mère, épouse, belle-fille !

A samedi dans une autre grande fratrie ;-)

je t'embrasse ainsi que Brb, je vais de ce pas voir s'il a commenté l'évènement...ben oui je suis curieuse (des gens que j'aime)

karmara a dit…

"A mesure que le temps passe…” de belles choses arrivent !

Chris a dit…

Des histoires comme celle-ci, j'en veux tous les lundis matins ! Je suis vraiment très heureuse pour toi, ça a dû être des moments très forts... Cela augurerait-il plein d'autres belles choses pour la suite de 2009 ? Bisous et à très bientôt pour notre déj' de filles de l'été.

Simplement ... a dit…

Tant qu'il y a de l'amour tout s'arrange toujours ...
Je suis heureuse pour toi, pour vous, de l'harmonie retrouvée en famille.
Je t'embrasse très amicalement et te souhaite une jolie semaine.
Marie-Ange

Homo Sapiens a dit…

Le joli mois de mai...

heure-bleue a dit…

Je suis heureuse pour toi. Bon retour au fils prodigue....

Brigitte a dit…

Quand on parvient à rétablir le dialogue , rien n'est perdu , l'amour et la haine sont deux sentiments qui se ressemblent, c'est l'indifférence qui fait le plus mal car les sentiments ne sont plus là . Pardonner , c'est avoir encore de l'amour à donner .

lakevio a dit…

J'en suis heureuse pour vous tous. Il est nécessaire d'oublier les rancunes et oser faire le premier pas. Combien de fois ai-je rappelé à qui en avait besoin qu'une maman gardait toujours son amour.
Bises et Merci de nous faire partager cette belle histoire.

leslie a dit…

ça réchauffe le cœur!

La Femme coupée en deux a dit…

Bravo, soyez heureux... pour longtemps.

Satsuki a dit…

Ah, ça fait chaud au cœur, ton histoire ! Et ça donne envie de renouer des liens distendus.