mardi 24 février 2009

Le deuxième sexe

Je ne sais pas vous, mais parfois je me sens très fière d'être une femme. Ou plutôt, je trouve que certaines de mes "sœurs" sont tellement formidables que leurs exploits rejaillissent un peu sur l'ensemble de notre "communauté". Prenons par exemple, Samantha Davies et Dee Caffari. Jamais entendu parler d'elles ? Moi non plus jusqu'à ce que je tombe par hasard sur une émission de sports (vraiment par hasard) où elles étaient invitées sur le plateau. A droite sur l'écran, Sam, une petite rigolote et légèrement fofolle comme peuvent l'être parfois les anglaises, qui s'est payé le luxe de finir 4ème au dernier Vendée Globe. Et encore, elle est normalement arrivée 3ème mais Marc Guillemot a eu une prime à la sportivité pour avoir porté secours à Yann Eliès. A ma gauche, Dee, la "Lady de Porthmouth", plus réservée mais tout aussi tenace qui, elle, est arrivée 6ème de cette course en solitaire. Car, ces deux trentenaires ont passé 3 mois seules sur des bateaux de près de 20 mètres et 8 tonnes qu'elles ont su ramener à bon port là où des plus aguerris qu'elles se sont cassé les dents. Et là, elles étaient comme deux copines se racontant leurs petits trucs de filles, tel que se sécher les cheveux le soir de Noël avec le tuyau d'arrivée d'air chaud de son moteur comme l'expliquait Samantha avec son accent à la Jane B. Moi, en regardant ces images, bien tranquillement assise dans mon canapé, j'étais scotchée !
Question image, une qui aurait besoin de prendre des leçons c'est Laurence P., la "patronne des patrons". Car franchement comment n'a-t-elle pas vu le message désastreux qu'elle faisait passer en se montrant en ciré bleu ciel sur le perron de l'Elysée en pleine réunion de crise ? Genre, j'étais au Touquet quand j'ai dû me rendre à l'invitation du Président, pas le choix, mais bon, je repars finir mes vacances dès que c'est terminé. Parfois, être femme n'est pas forcement un plus. On en regretterait presque le Baron Sellières...

mercredi 18 février 2009

Elucubrations nocturnes

Il farfouille fébrilement dans le tiroir de sa table de nuit. Déchire le papier avec ses dents. Avale goulûment sa dose de plâtre. L'homme a des aigreurs d'estomac. J'ouvre les yeux. Regarde l'heure projetée en rouge au plafond de la chambre. 2:13. A peine trois heures que je dors. Je me découvre un mal de crâne lancinant. Dans ma tête, mon petit juke-box personnel diffuse en boucle :
"La vie me donne ce que j'attends d'elle, bonne nouvelle"
Je pense à celui dont j'entends clairement la voix. Le grand Francis. Grand, il l'est l'animal. Je l'ai croisé avec ses musiciens à Blagnac il y a des années de cela. A l'époque, il avait encore les cheveux longs et des moustaches gauloises. Il faisait pas loin de 2 mètres. Pourtant, c'est un homme discret. Peu de télés, jamais de reportages dans les magazines. Un album de temps en temps. Et un public d'afficionados dont je suis. J'aime tout chez Cabrel, son univers onirique, les paroles de ses chansons dont le sens m'échappe parfois et par dessus tout, la musique de son accent qui fleure bon le Lot-et-Garonne. A peu près à l'époque où je l'ai croisé, on m'avait proposé un poste à responsabilités à Marmande. Au directeur qui m'offrait cette promotion, j'ai répondu avec toute l'insolence de mes 22 ans : "Qu'est-ce que vous voulez que j'aille faire à Marmande ? il n'y a que des tomates et des rugbymen." Ce fut Toulouse, puis Paris. J'avais un côté Rastignac en jupon.
"La vie me donne ce que j'attends d'elle, bonne nouvelle"
Ma vie aurait pu changer du tout au tout si j'avais accepté ce poste. J'aurais pu tomber sur un gentil garçon, rugbyman pourquoi pas ? Après tout, ça fait plus de 20 ans que je n'ai pas retraversé la Loire, moi qui me sens profondément une fille du Sud. Chaque année, je me dis que cette fois, c'est la bonne. Parfois même je me pose des ultimatums. L'an dernier, j'y ai cru et puis, ça ne s'est pas fait. Et maintenant, voici venir cette crise qui nous rend tous prudents pour ne pas dire frileux. Pourtant, j'aimerais pouvoir me rapprocher de mon fils, de mes parents qui vieillissent (quoique je viens de recevoir un texto de ma mère qui est au Carnaval de Venise !) , voir grandir mes neveux, et surtout, surtout, ouvrir les yeux le matin sur un ciel bleu...
"La vie me donne ce que j'attends d'elle, bonne nouvelle"
PS : Pour les fans de Cabrel, je recommande la lecture hilarante de cette planche de Leslie. C'est .

jeudi 12 février 2009

L'effet meurtrier

En amenant Zuzu à l'aéroport la semaine dernière, j'ai acheté Glagla au kiosque à journaux. C'est un peu un réflexe pavlovien chez moi, je n'y pense que quand je prends l'avion ou que j'accompagne quelqu'un qui le prend. Allez savoir pourquoi. Il faut bien sûr que la une me tente. Si par exemple, un pipole que je ne connais ni d'Ève (Angeli) ni d'Adam (Brody) squatte la première de couv, aucune chance que je ne mette deux euros vingt là-dedans. Là, le titre "Cécilia l'amoureuse" attire mon oeil. Outre qu'elle a mon âge, la dame en question a toute ma sympathie depuis qu'elle a choisi l'amour et non les faux-semblants avec un monsieur dont on voudrait bien nous aussi pouvoir divorcer... Donc, je rentre chez moi et pour me consoler de l'absence de ma fille qui part deux longues semaines en vacances, je me fais un café équitable ("rebelle et zapattiste", je n'invente rien et si vous ne me croyez pas, demandez-le lui, c'est mon dealer) et je me plonge dans mon Glagla. Au milieu, dix pages "spécial beauté" avec Mademoiselle A. Généreuse, elle nous dévoile ses "beauty scoops". Je lis tout en essayant de calculer son budget mais au bout d'un moment, je capitule. Elle a aussi la gentillesse de nous livrer ses secrets cheveux. "Entre deux colorations chez Christophe R., j'utilise sa crème lavante au citron et en booster (sic), le shampooing volumateur (re-sic) de K. Côté coupe, je m'en remets au légendaire Charlie. [...] Et pour la coiffure, je m'en remets à C. de chez CM et j'apprécie les massages du cuir chevelu chez Alexandre Z." Vous avez suivi ? Ce matin, moi j'avais rendez-vous avec Anne-Sophie de chez St A. Et je vais vous dire, elle est drôlement fortiche Anne-So, car elle arrive à me faire la couleur, la coupe, le brushing et même le massage crânien, tout ça à elle toute seule !
Par bonté d'âme (malgré tous ses super trucs, elle est comme nous toutes, je trouve qu'en ce moment elle accuse ses 50 et quelques, pas vous ?), je n'ai pas illustré ce billet d'une photo de Mademoiselle A. mais du sac qui porte son nom...

lundi 9 février 2009

Motus et bouche cousue

Franchement, je me trouve héroïque de venir ici alors qu'il me reste exactement 100 pages pour finir L'homme du lac, le dernier Arnaldur Indridason. Si vous n'avez jamais rien lu de cet auteur islandais, ni La Cité des jarres ni surtout, La Femme en vert, alors courez vite combler cette lacune ! C'est tout à fait le genre de bouquin qui se dévore au coin du feu ou, à défaut, sous la couette quand la météo vous annonce des vents de 100 à 120 km/heure comme c'est le cas chez nous ce soir. Ce n'est pourtant pas une critique littéraire que je me propose de faire partager - d'autres font ça beaucoup mieux que moi - mais une réflexion sur la liberté d'expression. Diantre ! J'en vois un qui rigole, comme chantait Baschung avant son spleen. En fait, télescopage des sujets de "ma" semaine (à moins que rien ne soit dû au hasard, le débat reste ouvert...), j'ai commencé le livre précité le soir même où j'ai vu une étonnante émission sur Arte. Il s'agissait d'un documentaire allemand intitulé Radio Free Europe et sous-titré La guerre des ondes. Et là, je n'ai pas honte de l'avouer, j'ai découvert une réalité que j'ignorais, l'existence d'émissions de radio clandestines en sept langues diffusées depuis Munich en direction de l'ancien bloc de l'Est, de 1950 à la fin de la guerre froide. Evidemment, la CIA était derrière ce projet de proposer une autre voix que celle du Parti à 70 millions d'auditeurs potentiels mais elle a eu l'intelligence (sans jeu de mots) de laisser des journalistes originaires de ces pays faire le travail. Radio Free Europe a fait entendre un autre son de cloche lors des principaux événements de ces quarante années, du soulèvement réprimé de la Hongrie à la chute du Mur de Berlin, en passant par le Printemps de Prague, Solidarnosc et Tchernobyl. Plus étonnant, pendant le tremblement de terre de Bucarest en 77, elle a permis de rassurer des familles passées à l'Ouest quant au sort de leurs proches restés en Roumanie alors que Ceausescu pratiquait le black-out total. Le livre d'Indridason évoque cette surveillance paranoïaque exercée par un régime supposé faire le bonheur du peuple. A le lire, je mesure la chance que nous avons de vivre dans un pays où l'on peut s'exprimer, râler, protester, railler, sans risquer d'être dénoncé par son voisin. La liberté est un bien précieux, sachons la savourer. En 2009, Radio Free Europe émet toujours. Aujourd'hui, ses ondes se propagent vers l'Afghanistan, l'Arménie, l'Iran, l'Irak, la Russie...

mercredi 4 février 2009

En panne

Ceci est un post pour ne rien dire. Je sèche. Je suis à cours d'inspiration. Je ne peux même pas dire que c'est l'angoisse de la page blanche puisque rien ne m'oblige à écrire. Depuis un an bientôt que je viens environ deux fois par semaine coucher mes impressions, partager mes souvenirs ou donner libre cours à mes humeurs, c'est la première fois que ça m'arrive. J'avoue, je fais le tour de mes blogs préférés pour trouver des idées, humer l'air du temps, voire pomper des sujets. Lamentable. En fait, j'ai une explication à cela. En ce moment, je suis ra-pla-pla. Comme dans une vieille pub pour eau gazeuze voici quelques années. Vous vous souvenez ? "Qu'est-ce qui m'arrive ? j'm'sens tout mou..." Perso, je sens qu'il va me falloir un peu plus que quelques bulles dans un verre pour soigner les symptômes s'ils persistent. A l'agence, j'ai l'impression que mon absence d'énergie et d'enthousiasme commence à se remarquer. Si je n'avais pas un tableau de gestion de projets à remplir tous les jours, ce serait minimum syndical. A la maison, je n'en fais pas lourd non plus. Ouvrir le frigo me déprime. J'use de subterfuges style mettre le four à préchauffer ou une casserole d'eau à bouillir, ça peut servir. Heureusement, BrB n'est pas compliqué question cuisine et Zuzu qui se destine à la restauration, supplée de temps en temps les carences culinaires de sa mère. La nuit, Morphée a de moins en moins de temps à me consacrer et le peu que je dors, je fais des rêves tellement bizarres que je me demande au réveil si je suis vraiment saine d'esprit. Bon, mon apathie ne justifiant pas à elle toute seule ce billet, je signale que le tableau choisi pour illustrer ce post indigent est de Yves Tanguy et qu'on peut le voir au Musée des Beaux Arts de Rennes. Il s'appelle ... "l'inspiration". Faute de mieux, j'ai ma chute.