Lire de l'espagnol grâce à elle, m'a donné envie de redonner vie à ce billet que j'avais écrit en vacances pendant l'été 2004. Le voici.
Me voici en Andalousie, terre de mes ancêtres. Des copains nous ont prêté leur petite maison située sur le Golfe d’Almeria entre Aguilas et Garrucha. En Espagne, je retrouve des sensations que je croyais avoir perdues. D’abord le temps. Ah ne pas se lever le main en se demandant quel temps il fait ! C’est simple, il fait toujours beau. Tempête de ciel bleu, comme dit mon fils. Seule variante, le vent. Un coup d’œil sur le drapeau, vert ou jaune, et on sait. Et l’eau ! 26 à 28° en permanence. Pas d’hésitation, on plonge avec délice sitôt arrivés sur la plage. Je reste des heures dedans, je fais la planche, mes oreilles captant les clapotis du léger ressac, divin ! Comme je le dis à mes enfants : « vous comprenez maintenant pourquoi je ne me baigne jamais à Saint-Malo ». Une eau à 15°, très peu pour moi. Et puis, je ne me suis jamais vraiment habituée aux marées. Pour moi, la mer doit être là, toujours recommencée, comme dit si bien Paul Valéry. Et la plage ? Alors que partout ailleurs, je m’y ennuie au bout d’un moment, ici je resterais des heures. J’aime particulièrement quand le soleil est à son couchant. Il n’est pas trop chaud mais réchauffe encore, j’adore cette sensation sur ma peau. Ici, je retrouve mes réflexes de petite fille : aller rincer mon maillot dans l’eau, jouer avec des bâtons et des coquillages au tres en raya, ce jeu de plage auquel j’ai initié les enfants.
J’ai aussi fait provision de ces magazines people dont raffolent les espagnols, qui les ont découverts bien avant nous en France. Je n’ai pas trouvé « Ola ! » alors j’ai pris « Semana ». On y trouve toujours des nouvelles de la famille royale, quelques ragots sur des chanteuses, danseuses de flamenco ou toreros célèbres ici mais que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam et toujours, depuis vingt ans que je les lis, des nouvelles des Monaco. Je suis toujours étonnée par la fascination qu’exercent Carolina y Estefania sur la ménagère espagnole de moins de cinquante ans.
Et les villages ! Ah l’odeur des marchés, les morcillos et les chorizos pendus aux crochets des étals, le porc frais mariné, si cher à mon abuelita, le bric-à-brac de mauvais goût, les bondieuseries accrochées au rétro des camions… Les pipas qui craquent sous la dent et laissent un goût de sel sur la langue, les rolliquos à l’anis et les churros gorgés d’huile. Et les maisons cuites et recuites à la chaux, avec des barreaux en fer forgé à leurs fenêtres, leurs portes aux rideaux faits de bouchons ou de capsules métalliques qui cliquettent quand on les pousse. Sans parler de ces belles demeures mystérieuses dont on devine qu’elles recèlent un patio, havre de fraîcheur, avec sa fontaine en azulejos et ses lauriers roses en pot de terre cuite. Si j’avais des sous, c’est là que j’aimerais avoir une maison. Toute blanche, au détour d’une ruelle en pente, dans un de ces villages blancs écrasés de soleil...
Me voici en Andalousie, terre de mes ancêtres. Des copains nous ont prêté leur petite maison située sur le Golfe d’Almeria entre Aguilas et Garrucha. En Espagne, je retrouve des sensations que je croyais avoir perdues. D’abord le temps. Ah ne pas se lever le main en se demandant quel temps il fait ! C’est simple, il fait toujours beau. Tempête de ciel bleu, comme dit mon fils. Seule variante, le vent. Un coup d’œil sur le drapeau, vert ou jaune, et on sait. Et l’eau ! 26 à 28° en permanence. Pas d’hésitation, on plonge avec délice sitôt arrivés sur la plage. Je reste des heures dedans, je fais la planche, mes oreilles captant les clapotis du léger ressac, divin ! Comme je le dis à mes enfants : « vous comprenez maintenant pourquoi je ne me baigne jamais à Saint-Malo ». Une eau à 15°, très peu pour moi. Et puis, je ne me suis jamais vraiment habituée aux marées. Pour moi, la mer doit être là, toujours recommencée, comme dit si bien Paul Valéry. Et la plage ? Alors que partout ailleurs, je m’y ennuie au bout d’un moment, ici je resterais des heures. J’aime particulièrement quand le soleil est à son couchant. Il n’est pas trop chaud mais réchauffe encore, j’adore cette sensation sur ma peau. Ici, je retrouve mes réflexes de petite fille : aller rincer mon maillot dans l’eau, jouer avec des bâtons et des coquillages au tres en raya, ce jeu de plage auquel j’ai initié les enfants.
J’ai aussi fait provision de ces magazines people dont raffolent les espagnols, qui les ont découverts bien avant nous en France. Je n’ai pas trouvé « Ola ! » alors j’ai pris « Semana ». On y trouve toujours des nouvelles de la famille royale, quelques ragots sur des chanteuses, danseuses de flamenco ou toreros célèbres ici mais que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam et toujours, depuis vingt ans que je les lis, des nouvelles des Monaco. Je suis toujours étonnée par la fascination qu’exercent Carolina y Estefania sur la ménagère espagnole de moins de cinquante ans.
Et les villages ! Ah l’odeur des marchés, les morcillos et les chorizos pendus aux crochets des étals, le porc frais mariné, si cher à mon abuelita, le bric-à-brac de mauvais goût, les bondieuseries accrochées au rétro des camions… Les pipas qui craquent sous la dent et laissent un goût de sel sur la langue, les rolliquos à l’anis et les churros gorgés d’huile. Et les maisons cuites et recuites à la chaux, avec des barreaux en fer forgé à leurs fenêtres, leurs portes aux rideaux faits de bouchons ou de capsules métalliques qui cliquettent quand on les pousse. Sans parler de ces belles demeures mystérieuses dont on devine qu’elles recèlent un patio, havre de fraîcheur, avec sa fontaine en azulejos et ses lauriers roses en pot de terre cuite. Si j’avais des sous, c’est là que j’aimerais avoir une maison. Toute blanche, au détour d’une ruelle en pente, dans un de ces villages blancs écrasés de soleil...