jeudi 25 avril 2013

Dos Gardenias para ti (IV)

La petite fille, c'est moi !
Après la disparition de François, Irène hésita à rejoindre Raymonde à Paris. Procesa, la sœur si proche et si présente, était morte à 43 ans d’un cancer, suivie de ses parents en 1952 et 1954, Irène avait la quarantaine et plus grand chose ne la retenait dans cette Algérie qui commençait à s'agiter.  Maman, qui avait 18 ans à la mort de son père, a toujours pensé que la famille aurait pu alors repartir d’un bon pied. 

Mais ma grand-mère prit tout le monde de court en se remariant très vite après son veuvage à Antonio, le parrain de Petit Pierre. Par la suite, il deviendrait pour nous, les petits-enfants, "Pépé Antoine". Plus âgé qu’Irène de quatorze ans et somme toute assez ennuyeux, il représentait pour elle la sécurité car il avait de l’argent et des biens. Chose qui ne leur servit pas tellement par la suite : étant sujet espagnol, il ne put prétendre à aucune indemnisation de la part de l'état français après l’indépendance

Ses deux filles mariées et vite mamans, Irène quitta l'Algérie comme tant d'autres au début des années 1960 et s'installa avec Antoine et Petit Pierre dans un petit village du Gard. Cette maison est indissociable de mon enfance. Nous y passions une partie des vacances, et j'ai des souvenirs de noëls où tout le monde chantait. Que de fous rires lorsque nous nous lancions dans des canons sous la direction de mon père !

Quant à mon cousin Francis, il rentrait de son pensionnat avec toujours quelques bonnes blagues à raconter. De temps en temps, on nous expédiait mon frère, mon cousin Jean-Mi et moi à la "remise" où nous inventions toutes sortes de jeux idiots comme tous les enfants de ma génération ont pu en faire, loin des yeux de parents bien contents de ne pas nous avoir dans les pattes.

Les soirs d'été, nous prenions le frais dehors, comme "là-bas". Mes grands-parents avaient également un grand appartement à Alicante, où ils passaient une partie de l'année et où nous allions parfois les retrouver l'été. En 1972, Antoine mourut, et Irène se retrouva une fois de plus seule et maîtresse de sa vie ...  
A suivre ... 

3 commentaires:

mab a dit…

Tu nous gâtes avec ces souvenirs

lakevio a dit…

Je découvre tes petits gardenias et j'en suis émue. Joies et larmes du temps jadis en petites touches. Pétales de fleurs et parfum qu'il faut retenir tant que quelqu'un "sait" encore.
J'approuve.
Amitiés.

La petite poule noire a dit…

@ Mab et Lakevio, merci Mesdames, vos petits mots me vont droit au cœur :)