Pour
subvenir à ses besoins et à ceux de son bébé, en l’absence de son mari, Irène s'installa chez sa sœur
Procesa et confia Juliette à ses grands-parents paternels jusqu'à ses 6 ans. Ma grand-mère fit alors preuve d’une hardiesse incroyable
pour l’époque quand, apprenant un jour qu’une petite épicerie était à vendre, elle prit son
courage à deux mains et alla trouver son beau-père dans un café où il faisait
une partie de cartes ou de dominos.
En ce temps-là, les femmes n’entraient pas dans ces lieux réservés aux seuls hommes. Mon arrière-grand-père était un homme juste, il l’écouta et lui prêta la somme nécessaire. A partir de ce jour-là, et bien qu’elle travaillât tous les jours par la suite, sa vie changea. Un jour, François finit par rentrer. Son retour tenait du miracle, ma grand-mère ayant dû lui envoyer un mandat à Marseille pour qu’il puisse prendre le bateau. Il était déjà brûlé par l’alcool et la cigarette dont il mourra prématurément en 1953 à l’âge de 48 ans.
Pour l’heure, il était bien là, reprenant sa vie de débauché, sans travailler, se servant dans la caisse de l’épicerie, puis de la librairie. En 1940, ma grand-mère avait en effet acheté sa librairie Hachette et bureau de tabac qui devait la rendre si populaire parmi les Saladéens, puis plus tard les militaires (dont mon père) venus acheter journaux et cigarettes. Irène trouva alors dans son commerce une consolation à ses soucis personnels.
En octobre 1943, malgré sa mauvaise santé, mon grand-père donna un autre enfant à sa femme, ce garçon tant voulu par Irène, et qu'elle appela Pierre. Séparé de 11 et 8 ans de ses grandes sœurs Juliette et Pierrette, et portant le même prénom que son grand-père paternel, il devint pour tous « Petit Pierre » et reçut pour parrain un homme qui devait avoir son importance par la suite, un métayer espagnol, ami de François mais plus sérieux, prénommé Antonio.
En ce temps-là, les femmes n’entraient pas dans ces lieux réservés aux seuls hommes. Mon arrière-grand-père était un homme juste, il l’écouta et lui prêta la somme nécessaire. A partir de ce jour-là, et bien qu’elle travaillât tous les jours par la suite, sa vie changea. Un jour, François finit par rentrer. Son retour tenait du miracle, ma grand-mère ayant dû lui envoyer un mandat à Marseille pour qu’il puisse prendre le bateau. Il était déjà brûlé par l’alcool et la cigarette dont il mourra prématurément en 1953 à l’âge de 48 ans.
Pour l’heure, il était bien là, reprenant sa vie de débauché, sans travailler, se servant dans la caisse de l’épicerie, puis de la librairie. En 1940, ma grand-mère avait en effet acheté sa librairie Hachette et bureau de tabac qui devait la rendre si populaire parmi les Saladéens, puis plus tard les militaires (dont mon père) venus acheter journaux et cigarettes. Irène trouva alors dans son commerce une consolation à ses soucis personnels.
En octobre 1943, malgré sa mauvaise santé, mon grand-père donna un autre enfant à sa femme, ce garçon tant voulu par Irène, et qu'elle appela Pierre. Séparé de 11 et 8 ans de ses grandes sœurs Juliette et Pierrette, et portant le même prénom que son grand-père paternel, il devint pour tous « Petit Pierre » et reçut pour parrain un homme qui devait avoir son importance par la suite, un métayer espagnol, ami de François mais plus sérieux, prénommé Antonio.
A suivre ...
5 commentaires:
Toujours très émouvants ces souvenirs intimes.
Vite , la suite ! Tu dois avoir hérité de beaux cheveux noirs !
J'ai l'impression d'avoir déjà lu l'histoire de ta grand-mère libraire, je me trompe ?...heure-bleue
Non, Heure-bleue, tu ne te trompes pas. J'ai mis un lien dans le texte avec un précédent billet où je reprenais de larges extraits d'un livre d'une habitante du même village dans lequel elle évoquait la librairie de ma grand-mère.
Belle journée à toi.
@ Mab, merci de ta fidélité.
@ Brigitte, comment as-tu deviné ?
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