Irène avait 17 ans, elle était très belle, et c’est comme ça
que le beau François la remarqua. Contrairement à ceux d'Irène, ses
parents étaient ce qu'on pourrait qualifier de nantis. Eux aussi d'origine
espagnole mais d'Andalousie, ils étaient tous les deux nés en Algérie, lui en
1877 et elle en 1879, et faisaient partie de ces colons qui vivaient
confortablement dans ce département français d’outre-mer.
Mon arrière-grand-père était courtier en vin et possédait également à Rio Salado un dépôt de carburant. Maman se souvient que chez eux, on écoutait de la grande musique et des airs d’opéras sur un gramophone. Les quelques photos jaunies de cette époque attestent de leur distinction. Ils avaient trois enfants, Manuel, François et Juliette. Ses parents avaient acheté à leur cadet un garage, où il travaillait quand il rencontra la jolie Irène.
Pour mieux comprendre la portée de cette mésalliance, il faut avoir à l’esprit ce que sa belle-sœur répondit à ses amis qui lui demandaient qui François allait épouser : « une bonniche ». Dans les contes de fées, les fils de rois épousent parfois les bergères mais en général, c’est parce qu’ils en sont tombés fous amoureux. Jusqu’à la fin de sa vie, ce sera d’ailleurs la seule version que ma grand-mère soutiendra.
Pourtant, les années qui suivirent ne semblent guère lui donner raison. Toujours comme dans les contes, ils auraient pu se marier, avoir de beaux enfants et vivre heureux. Mais il faut croire que ce n’était pas leur destin. A peine neuf mois après leur mariage, ma grand-mère accoucha à 19 ans de sa première fille, Juliette. Puis, trois ans plus tard, d'une autre petite fille, Pierrette, ma mère.
Mon grand-père avait déjà depuis longtemps cessé de réparer des voitures préférant les cafés et les parties de cartes avec ses copains de bamboche. Puis, début 1935, ignorant que sa femme était enceinte de ma mère, il partit en Espagne s'engager dans la guerre qui venait de commencer entre franquistes et républicains...
A suivre ...
Mon arrière-grand-père était courtier en vin et possédait également à Rio Salado un dépôt de carburant. Maman se souvient que chez eux, on écoutait de la grande musique et des airs d’opéras sur un gramophone. Les quelques photos jaunies de cette époque attestent de leur distinction. Ils avaient trois enfants, Manuel, François et Juliette. Ses parents avaient acheté à leur cadet un garage, où il travaillait quand il rencontra la jolie Irène.
Pour mieux comprendre la portée de cette mésalliance, il faut avoir à l’esprit ce que sa belle-sœur répondit à ses amis qui lui demandaient qui François allait épouser : « une bonniche ». Dans les contes de fées, les fils de rois épousent parfois les bergères mais en général, c’est parce qu’ils en sont tombés fous amoureux. Jusqu’à la fin de sa vie, ce sera d’ailleurs la seule version que ma grand-mère soutiendra.
Pourtant, les années qui suivirent ne semblent guère lui donner raison. Toujours comme dans les contes, ils auraient pu se marier, avoir de beaux enfants et vivre heureux. Mais il faut croire que ce n’était pas leur destin. A peine neuf mois après leur mariage, ma grand-mère accoucha à 19 ans de sa première fille, Juliette. Puis, trois ans plus tard, d'une autre petite fille, Pierrette, ma mère.
Mon grand-père avait déjà depuis longtemps cessé de réparer des voitures préférant les cafés et les parties de cartes avec ses copains de bamboche. Puis, début 1935, ignorant que sa femme était enceinte de ma mère, il partit en Espagne s'engager dans la guerre qui venait de commencer entre franquistes et républicains...
A suivre ...
2 commentaires:
Palpitant !
Bises
Marie-Ange
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil en Algérie, mon oeil !!!
Comme c'est émouvant ce que tu nous écris.
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