Ce
13 avril, ma grand-mère Irène aurait eu 100 ans. Mais cela fera 15 ans demain
qu'elle nous a quittés. Ma grand-mère était née à Prudon, en Algérie, à
l'époque où celle-ci était française. Sa famille avait quitté la province de
Valencia en Espagne à la recherche d'un ailleurs plus clément. Je ne sais
pas très bien ce que faisait mon arrière-grand-père, je crois qu’il allait là
où l’on avait besoin de bras, d’où les fréquents déplacements de sa famille.
Cinquième de la fratrie, ma grand-mère fut la première à naître sur cette terre d'Afrique du Nord. Il me faut ici raconter une anecdote à propos de sa naissance. Les frères et soeurs de ma grand-mère avaient tous des prénoms espagnols, Evaristo, Alejandro, Procesa et Remedios (qui plus tard, se fera appeler Raymonde).
Elle-même aurait dû s’appeler Incarnación et ne doit son prénom qu’à l’audace de sa jeune marraine qui, chargée de la déclarer à l’état civil sous ce patronyme peu flatteur, décida au dernier moment de lui donner un prénom en vogue, Irène. Il paraît que mon arrière grand-mère, "l'abuela", connue pour être un vrai dragon, entra dans une colère folle quand elle l’apprit.
Mais le prénom lui resta. A cette époque, dans les familles pauvres d’Algérie comme d’ailleurs, les enfants travaillaient très jeunes. Je me souviens avoir entendu ma grand-mère raconter qu’à 9 ans, elle lavait les sols (elle disait « le parterre ») chez des riches, dans une salle à manger qui lui paraissait grande comme une salle de bal. Elle eut de nombreux patrons, c’est comme ça qu’elle les désignait, les « patrons », dont certains étaient très gentils avec elle.
Elle me racontait que l’un d’entre eux, s’étant aperçu de sa maigreur, fit apporter des huîtres à l’office rien que pour elle ! Le dernier employeur qu’elle eut avant de se marier était un dentiste d'Oran pour lequel elle faisait le ménage mais également l’accueil des patients. Dans cette grande et élégante ville, son destin aurait pu être tout autre si sa sœur ne l’avait appelée auprès d’elle lorsqu’elle accoucha de son troisième enfant, à Rio Salado.
Cinquième de la fratrie, ma grand-mère fut la première à naître sur cette terre d'Afrique du Nord. Il me faut ici raconter une anecdote à propos de sa naissance. Les frères et soeurs de ma grand-mère avaient tous des prénoms espagnols, Evaristo, Alejandro, Procesa et Remedios (qui plus tard, se fera appeler Raymonde).
Elle-même aurait dû s’appeler Incarnación et ne doit son prénom qu’à l’audace de sa jeune marraine qui, chargée de la déclarer à l’état civil sous ce patronyme peu flatteur, décida au dernier moment de lui donner un prénom en vogue, Irène. Il paraît que mon arrière grand-mère, "l'abuela", connue pour être un vrai dragon, entra dans une colère folle quand elle l’apprit.
Mais le prénom lui resta. A cette époque, dans les familles pauvres d’Algérie comme d’ailleurs, les enfants travaillaient très jeunes. Je me souviens avoir entendu ma grand-mère raconter qu’à 9 ans, elle lavait les sols (elle disait « le parterre ») chez des riches, dans une salle à manger qui lui paraissait grande comme une salle de bal. Elle eut de nombreux patrons, c’est comme ça qu’elle les désignait, les « patrons », dont certains étaient très gentils avec elle.
Elle me racontait que l’un d’entre eux, s’étant aperçu de sa maigreur, fit apporter des huîtres à l’office rien que pour elle ! Le dernier employeur qu’elle eut avant de se marier était un dentiste d'Oran pour lequel elle faisait le ménage mais également l’accueil des patients. Dans cette grande et élégante ville, son destin aurait pu être tout autre si sa sœur ne l’avait appelée auprès d’elle lorsqu’elle accoucha de son troisième enfant, à Rio Salado.
A suivre ...
3 commentaires:
Le Père de l'Homme est né en Algérie, famille nombreuse, ils ont quitté l'Algérie pour Albi, ils ne sont plus nombreux....heure-bleue
J'attends la suite avec impatience ...
Mon mari est né à Douaouda (Algérie), sa maman en Pologne, son papa en Algérie, de parents catalans nés aussi en Algérie.
Je reconnais beaucoup de choses dans ton récit grâce à ma belle-mère que je prenais toujours grand plaisir à écouter.
Cracovie avant-guerre, l'Algérie, ses récits m'ont fait rêver ...
Bisous
Marie-Ange
J'aime toujours autant tes récits !
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