Noël 2010 est déjà derrière nous. Qu'en restera-t-il dans nos mémoires ? Un Noël un peu bizarre, en tout petit comité, où rien ne s'est passé comme prévu. Et encore, nous avons eu de la chance car pour un peu, BrB restait coincé à Orly où ce 24 décembre était jour de loterie. Le vol précédant le sien et les deux qui l'ont suivi ont été annulés. Le sien prévu pour 13h35 a décollé à ... 15h45. Deux minutes avant, il m'adressait ce message laconique : "PNC à vos portes". En effet, avoir sa ceinture attachée ne garantissait pas un départ imminent, d'autres passagers ont été débarqués alors qu'ils pensaient détenir leur sésame, et nombreux ont été ceux qui ont dû passer le réveillon dans un aéroport. Le TGV de mon frère n'a eu de son côté "qu'une heure et demie" de retard, et la veille j'avais fait cinq heures de route sous une pluie battante pour regagner Bordeaux. Seule. L'état de Maman étant pire que ce à quoi je m'attendais, nous avons jugé plus raisonnable de ne pas la transporter. Chaque année, Noël est un casse-tête. Voici deux ans, nous avions réglé le problème en partant marcher dans l'Atlas, et l'an passé, nous étions en Inde. Cette année, nous n'allions pas y couper. A moins d'avoir sa famille et sa belle-famille à un jet de pierre, il faut d'abord choisir où l'on passera Noël. Quand on est une famille recomposée, l'affaire se corse. Quand les enfants sont grands et volent de leurs propres ailes, ça se complique un peu plus. Alors que des questions de santé et une météo capricieuse s'en mêlent et rien ne va plus. Cette année, ce devait être un Noël "de mon côté" mais ma fille était chez son père, mon fils à Londres, mes parents coincés à Montpellier, ma sœur dans sa belle-famille, les filles de mon frère chez leur mère ... Et voilà comment nous nous sommes retrouvés mon mari, mon frère et moi, comme trois doigts d'une main amputée, mais fermement décidés à fêter quand même ce fichu Noël. J'ai fait les courses le 24 dans l'après-midi, je me suis mise en cuisine vers 18 heures (!), le cœur n'y était pas vraiment. Mais finalement, on a bien mangé, bien bu, merci Petit Jésus. Le lendemain, je me suis rendue seule à l'église Saint-Michel, l'assemblée était clairsemée, le chantre chantait faux, le prêtre était aussi éloquent qu'un prof de philo de ZEP en fin de carrière, et il faisait un froid de gueux. Dans l'homélie, il était question d'un sondage (sans précision de sources) où 69 % des personnes interrogées souhaitaient redonner du sens à Noël. J'avais envie de crier : mais qu'est-ce qu'on attend ?
Lectures du soir et du matin, jacinthe, Fauré.
Il y a 1 jour