Pousser au moins jusqu'au Ciel
Il y a 2 jours
Urbi et Orbi, je vous le dis : en tant que chrétienne et pratiquante bien que moins assidue qu'il y a quelques années, je refuse de continuer à être représentée par un Pape avec lequel je suis en total désaccord. Qu'il m'excommunie, qu'il me voue aux gémonies mais que cesse cette hypocrisie ! Ma voix isolée peut prêcher dans le désert, si nous sommes nombreux à manifester notre désaccord, peut-être pourrons-nous changer les choses ? Je trouve bien que des hommes politiques comme Alain Juppé qui se dit lui-même "attaché aux valeurs chrétiennes", montent au créneau pour dénoncer l'autisme du souverain pontife. Quand Benoît XVI a succédé à Jean-Paul II, dont les prises de position surtout vers la fin de son sacerdoce frisaient déjà ce même autisme, il ne m'avait pas échappé qu'il était le Cardinal Ratzinger. En tant que gardien de la Doctrine de la Foi, il était déjà le chef de file des conservateurs du Vatican. Penser qu'il allait s'amender en devenant pape aurait été illusoire. Tout ce qu'on pouvait se dire, c'est qu'à 78 ans et malade, il ne serait qu'un pape de transition, et se garderait de produire trop d'encycliques. Las, rappelons les faits. Il crée d'abord la polémique en annonçant la levée de l'excommunication de quatre évêques intégristes dont le Britannique Mgr Richard Williamson, négationniste de la Shoah, rien que ça. Puis, il y a l'affaire de l'excommunication au Brésil de la mère de cette fillette de 9 ans (!), enceinte de jumeaux à la suite d'un viol et des médecins qui ont pratiqué l'avortement. Le viol sur enfant (l'inceste dans ce cas) est moins grave que l'avortement thérapeutique ! Je sais, ce n'est pas le Pape qui a prononcé l'excommunication mais le Vatican a soutenu l'évêque brésilien qui en était responsable. Là, j'étais déjà révoltée et voici que survient les déclarations aussi dangereuses que fausses sur le préservatif et sa soi-disant responsabilité dans la propagation du virus du sida. Trop c'est trop. Où est le message d'amour du Christ, là-dedans ? L'Eglise Catholique a déjà fait beaucoup de mal dans les siècles passés au christianisme. J'aurais espéré qu'au 21è siècle, elle soit mieux inspirée. Jésus a dit : "Heureux les affligés car ils seront consolés". Maigre consolation ...
En toute franchise, ces derniers jours j'en avais un peu assez d'écrire mes petits billets et de venir lire ceux des autres. J'ai donc fait une pause. Et puis, tout à coup, il m'est arrivé un drôle de truc. C'était là, comme une évidence, vous me manquiez. L'une d'entre vous - elle se reconnaîtra - écrivait récemment : "Lorsqu'on parle de blogs à des personnes qui ne sont pas du "sérail", on sent bien qu'elles ne comprennent pas et que, limite, elles nous prennent pour des illuminés. Parfois, on se retient de citer ce qu'on a lu dans un blog [...] Difficile de faire entendre que les faits relatés sont aussi dignes d'estime que s'ils avaient été narrés de vive voix par un proche". Moi aussi, je m'étais trouvée une autre famille et après être restée une semaine sans lui rendre visite, j'étais en manque. Inexplicablement, inexorablement en manque. Depuis un an, je suis en effet une vingtaine d'entre vous et, de fil en aiguille, vous m'êtes devenu(e) s plus proches que certains de mes proches. Je ne connais de vous qu'un prénom, parfois juste un mystérieux pseudo, j'ignore où vous habitez, ce que vous faites dans la vie mais j'ai accès à vos joies, à vos peines, à vos déceptions, à vos humeurs, à vos colères. Prenons cette semaine. Aux deux extrémités de la vie, j'ai appris que l'une d'entre vous attendait le bébé de l'espoir tandis qu'une autre veillait sa maman âgée clouée sur un lit d'hôpital. Je me suis réjouie avec telle jeune amie blogueuse qu'elle ait enfin vu sa BD publiée. J'ai lu avec émotion les mots pudiques que telle autre livrait sur une enfance qu'on devinait douloureuse. J'ai souri à la lecture de la dernière provocation d'un homme sage, et j'ai réfléchi à l'éducation que je donnais à mes enfants grâce à deux oisons du square des Batignolles. L'une de vous m'a touchée aux tripes en expliquant comment elle essayait de rendre la mémoire défaillante à sa maman en reconstituant sur un cahier le puzzle de sa vie. Je suis partie en Inde, j'ai lu un magnifique poème anglais qui parlait de jonquilles, des jonquilles peut-être cueillies dans le jardin d'une dame du Sud...