Il se trouve que j’aime les chats mais que je ne peux pas en avoir. Et ce, depuis que j’ai décidé d’offrir Oratio, dit Orace ou Toutou pour les intimes, à mon mari pour ses quarante ans. Notre chien a donc six ans ce qui pour un humain correspondrait dit-on, à 51 ans, la «force de l’âge » selon cette chère Simone de B. On ne le dirait pas, surtout quand je l’amène chez le véto consulté en urgence pour une blessure suite à une énième incartade. Notre compagnon quadrupède a, comme tous ses congénères, besoin de sortir pour faire ses besoins matin et soir et, quand son maître se trouve à Houston, Riyad, Luanda, ou comme en ce moment, Arras, chef-lieu du Pas-de-Calais, qui c’est qui s’y colle ? C’est Bibi. Bien sûr, en plein hiver ou quand il pleut (ce qui n’arrive pas souvent en Bretagne comme chacun sait), c’est galère. Mais bon, il faut reconnaître que quand les beaux jours reviennent, la corvée devient un vrai moment de détente et, pour lui comme pour moi, de vie sociale. Si, si, c’est fou le nombre de gens que l’on croise quand on promène son chien. Ca me fait penser à ce jeu de simulation auquel les enfants et moi jouons. Quand un de vos personnages, humain ou animal, croise l’un de ses semblables, ils se mettent à papoter et leur jauge de « vie sociale » vire au vert. C’est un peu ce qui m’arrive tous les matins.
Prenons aujourd’hui. J’ai croisé Papy SPA. Je ne sais plus comment lui est venu ce surnom familial mais c’est un vieux monsieur chauve qui promène un petit chien blanc à poils longs de race indéterminée. J’ai appris ce matin que malgré ses quatorze ans, un âge canonique pour un chien même de petite taille, cela n’empêche pas son maître de continuer à le dresser. Ce matin par exemple, il lui apprenait à marcher quelques mètres devant. Papy SPA avoisine les quatre-vingt dix ans et à mon avis, perd un peu la boule. Tous les deux jours, il me demande si mon chien est méchant et je le rassure en lui disant « Mais non, et puis vous le connaissez… ». Comme d'ailleurs la plupart des promeneurs du quartier au courant des innombrables avatars de la vie d’un labrador noir pas très futé nommé Oratio. Du moins ceux qui marchent au pas et avec qui je peux échanger quelques mots, car il y aussi ceux qui courent.
Parmi ces joggeurs, je croise une jeune femme blonde. La trentaine, elle fait ma taille environ, bien charpentée, cheveux noués en queue de cheval, et parfois un walkman sur les oreilles. Elle me fait penser à une américaine. Elle pourrait tout aussi bien arpenter les allées de Central Park ou la Marina de Santa Barbara, mais non, elle est sur le parcours de santé de notre bonne ville de province.
Enfin, il y a les marcheuses. Ce matin, c’était Jeannette que je reconnais de loin à sa voix haut perchée. Elle me salue d’un « Comment allez-vous, Madame P. ? » en roulant les « r ». D’autres fois, je croise Armelle qui elle, me fait la bise et me tutoie car nous avons été à la chorale ensemble. Ces dames plus toutes jeunes qui marchent en petits groupes, se ressemblent toutes. Elles sont généralement retraitées et entretiennent leur forme en faisant leur promenade du matin quel que soit le temps. Ma mère fait de même dans la garrigue avec ses copines et ma belle-mère, pieds nus sur les bords de l'Atlantique.
Comme je promène Oratio sans laisse, j’en profite pour lire le journal récupéré juste avant dans ma boîte aux lettres. Le plus souvent, je lis l’édito et la dernière page de Ouest-France, celle des portraits. Voilà sûrement comment me voient ceux qui me croisent : la dame brune avec un chien noir le nez plongé dans son journal…
Prenons aujourd’hui. J’ai croisé Papy SPA. Je ne sais plus comment lui est venu ce surnom familial mais c’est un vieux monsieur chauve qui promène un petit chien blanc à poils longs de race indéterminée. J’ai appris ce matin que malgré ses quatorze ans, un âge canonique pour un chien même de petite taille, cela n’empêche pas son maître de continuer à le dresser. Ce matin par exemple, il lui apprenait à marcher quelques mètres devant. Papy SPA avoisine les quatre-vingt dix ans et à mon avis, perd un peu la boule. Tous les deux jours, il me demande si mon chien est méchant et je le rassure en lui disant « Mais non, et puis vous le connaissez… ». Comme d'ailleurs la plupart des promeneurs du quartier au courant des innombrables avatars de la vie d’un labrador noir pas très futé nommé Oratio. Du moins ceux qui marchent au pas et avec qui je peux échanger quelques mots, car il y aussi ceux qui courent.
Parmi ces joggeurs, je croise une jeune femme blonde. La trentaine, elle fait ma taille environ, bien charpentée, cheveux noués en queue de cheval, et parfois un walkman sur les oreilles. Elle me fait penser à une américaine. Elle pourrait tout aussi bien arpenter les allées de Central Park ou la Marina de Santa Barbara, mais non, elle est sur le parcours de santé de notre bonne ville de province.
Enfin, il y a les marcheuses. Ce matin, c’était Jeannette que je reconnais de loin à sa voix haut perchée. Elle me salue d’un « Comment allez-vous, Madame P. ? » en roulant les « r ». D’autres fois, je croise Armelle qui elle, me fait la bise et me tutoie car nous avons été à la chorale ensemble. Ces dames plus toutes jeunes qui marchent en petits groupes, se ressemblent toutes. Elles sont généralement retraitées et entretiennent leur forme en faisant leur promenade du matin quel que soit le temps. Ma mère fait de même dans la garrigue avec ses copines et ma belle-mère, pieds nus sur les bords de l'Atlantique.
Comme je promène Oratio sans laisse, j’en profite pour lire le journal récupéré juste avant dans ma boîte aux lettres. Le plus souvent, je lis l’édito et la dernière page de Ouest-France, celle des portraits. Voilà sûrement comment me voient ceux qui me croisent : la dame brune avec un chien noir le nez plongé dans son journal…
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