vendredi 9 septembre 2011

Ten Years Ago (I)

J'ai retrouvé ce que j'ai écrit dans mon journal il y a 10 ans, quelques jours seulement après le 11 septembre. Je vous le livre tel quel. Lu ce matin quelque part : "Chaque américain se souvient de ce qu’il faisait au moment où il a appris l’assassinat du Président Kennedy, désormais chacun de nous se souviendra de ce qu’il faisait quand il a appris l’effondrement des Twin Towers". Pour ma part, je me trouvais à Sark avec un groupe de journalistes en voyage de presse.  Le thème de ce voyage était "sur les traces de Victor Hugo" et nous suivions un guide passionnant, Gérard P., professeur de littérature au Lycée Buffon et hugolien passionné.  A Sark, au troisième jour de nos pérégrinations, nous nous sentions particulièrement hors du temps et hors du monde. Nous venions de pique-niquer juste avant la Coupée, sorte de bras de terre qui sépare la Grande Sark de la Petite Sark, Gérard avait évoqué Hugo et plus particulièrement ces blocs de rochers qui lui avaient inspiré le naufrage de la Durande dans "Les Travailleurs de la Mer" et, alors que les autres enfourchaient leur vélo, avec deux de mes compagnes, Hélène et Mireille, nous avons décidé de continuer à pied. Il faut dire que sur cette île minuscule des anglo-normandes, il existe trois moyens de locomotion en dehors de la marche, le vélo, la carriole tirée par un vieux cheval de labour ou le tracteur ! Aucune voiture n’est autorisée, d’ailleurs l’état des quelques routes qui sillonnent Sark ne le permettrait pas. Nous suivions donc des petits chemins de campagne et convergions vers la rue principale de Sark à la recherche de cartes postales quand nous avons rencontré Yves et Philippe, complètement bouleversés par ce qu’ils venaient de voir. Yves et Philippe sont deux photographes de l’agence Sygma qui assuraient un reportage sur le bicentenaire de la naissance de Victor Hugo, en marge de notre voyage de presse. N’ayant pas pique-niqué avec nous, ils étaient entrés se sustenter dans un troquet au milieu duquel trônait un poste de télévision. Et là, il devait être 14 ou 15 heures et donc peu près 10 heures du matin à New York, quand ils ont vu l’avion percuter la deuxième tour puis plus tard, les deux tours s’effondrer comme des châteaux de cartes. A suivre ...    

2 commentaires:

Simplement ... a dit…

Je me souviens aussi très précisément de ce que je faisais ...
Septembre, ce si joli mois, reste à jamais entaché par cette tragédie ...
J'aime penser au 4 septembre, date de l'anniversaire de mon frère, et me souvenir du 11 avec émotion et tristesse, j'espère que ce mois ne sera pas marqué du signe indélébile du malheur et que la Vie sera gagnante.
Bisous du coeur chère Ppn
Marie-Ange

Hermione a dit…

Mon père est mort une dizaine de jours après et je me souviens avoir pensé que c'était aussi bien, il ne verrait pas la suite de tout ce chaos et cette espèce de dépression générale qui a suivi.