mardi 29 mai 2012

Ne manquez pas le prochain épisode (II)

Comme je l'écrivais dans mon précédent billet, je pense que le moment où il est devenu très chic de suivre une série télé a coïncidé avec l'arrivée de Friends. Même Télérama était dithyrambique, c'est dire. Je n'étais pas vraiment dans la cible selon les publicitaires, puisque déjà jeune maman, mais cette histoire de 6 colocs trentenaires de Manhattan m'était plutôt sympathique même si les rires en boîte me tapaient un peu sur le système.

Pendant quoi, 10 ans ? - nous avons vécu en symbiose avec Phoebe la foldingue, Rachel la fille à papa immature, Monica la-première-de-la-classe (qui annonçait déjà Bree van de Kamp), Ross le bonnet de nuit, Chandler le roi des vannes vaseuses et Joey, le neuneu si drôle. Curieux phénomène que cette série qui a fédéré les générations à tel point que ma fille en connaît aujourd'hui les répliques par cœur.

Puis, il y eut les dimanches soirs en famille devant Urgences à ne rater sous aucun prétexte. J'ai néanmoins lâché au bout de quelques saisons, les personnages principaux abandonnant le Cook County les uns après les autres, il me semble me souvenir que je suis restée fidèle jusqu’au départ de John Carter. J'ai néanmoins eu l'immense plaisir de retrouver depuis une vieille amie perdue de vue quelque 10 ans plus tôt.

Toujours à Chicago, Carol Hattaway a perdu ses cheveux frisés et ses improbables bonnets, et a troqué sa blouse rose d'infirmière contre des Louboutin et des tailleurs-pantalons. Elle est devenue Alicia Florris une avocate quadra à la classe folle qui ne veut plus être juste une "Good Wife" (son mari, un procureur à l'éthique douteuse est l'ex-Mister Big de Sex and the City mais je m'égare...).

La grande affaire de cette décennie, c'est bien sûr Desperate Housewives dont le dernier épisode vient d'être diffusé. Comme dans la chanson, nous avons toutes en nous quelque chose de Bree, Lynette, Susan et Gaby. Il va falloir maintenant apprendre à vivre sans elles. Heureusement, nous avons Mad Men, encore un OVNI du Paf, qui en plus a le mérite de nous ramener à ces années 60 de notre enfance. Ainsi, de Delphine Nadal à Don Draper, on peut dire que la boucle est bouclée ...   

Ne manquez pas le prochain épisode (I)

Comme sûrement beaucoup de petites filles de ma génération, j'ai voulu faire de la danse classique pour ressembler à Delphine, le petit rat de l'Opéra de l'Age Heureux. J'imaginais que le danseur étoile me choisirait comme coryphée contre l'avis de mon professeur de quadrille pour danser dans Coppelia. En fait, je n'avais aucun talent et je n'ai pas poursuivi au-delà de trois ans mais j'ai été durablement marquée par cette première expérience de téléspectatrice assidue.

Autre souvenir de cette époque, l'inénarrable Thierry la Fronde qui comme chacun sait était un imbécile avec sa fronde en matière plastique qu'il avait achetée à Prisunic. Bon, ça c'était plutôt pour les garçons mais j'aimais bien quand même, surtout la belle Isabelle (la maman de Zabou).

Je me rappelle aussi que si on avait fini ses devoirs le mercredi soir parce qu'il n'y avait pas classe le lendemain, on avait le droit de regarder Daktari, avec Clarence le lion qui louchait et la guenon Judy, sans parler des médecins de brousse en shorts et chaussettes montantes des plus sexy.

Autre grand moment dont plus personne à part moi ne doit se souvenir, "Les 7 de l'escalier 15" (à moins que ce ne soit l'inverse), une histoire de voisins dans une cité qui ressemblait à la nôtre. Mon frère et moi avons essayé en vain de communiquer avec nos copains via le vide-ordures, ça n'a jamais marché.

Quand j'étais petite, la télé était en noir et blanc, il n'y avait que l'ORTF et deux chaînes, et on parlait de feuilletons, pas encore de séries. Il arrivait que la qualité soit au rendez-vous, comme avec "Jacquou le croquant", "L'homme du Picardie" ou "Les Rois Maudits". Je ne lisais pas encore Druon mais je me souviens encore de la voix tonitruante de Jean Piat quand son personnage traitait Mahaut d'Artois, sa tante, de "gueuse".

On apprenait l'histoire de France en même temps que ces histoires de Templiers, c'était pratique. Dans les années 1980 ont déboulé les séries américaines mais c'était ringard de dire qu'on était accro à Dallas ou à Dynastie. Ce que je n'étais pas, je m'empresse de le rajouter. Curieusement, les séries ont retrouvé leurs lettres de noblesse dans la décennie suivante avec l'arrivée de Friends.

[A suivre ... ]