lundi 6 juillet 2009

Elle descendait dans le Midi

Elle est tombée du lit à 6 heures. A eu une pensée pour tous ceux et celles dont c'est le lot quotidien. A pris son petit-déjeuner sur la terrasse. Thé, pain grillé beurré, fromage blanc. Dans les cerisiers, les oiseaux faisaient un raffut terrible. Elle a songé à tout ce qui restait à faire sur sa to do list avant son départ demain. Elle a installé la table à repasser devant la télé. A l'écran, William L. occupait le paysage médiatique comme il y a déjà, voyons, combien ? 20 ans ? Le quadra au flegme britannique avait laissé la place à un sexa légèrement désabusé, sorte de roi du PAF entouré de sa cour. On sentait qu'il ne fallait pas le contrarier. Le public aussi avait dû vieillir au vu des sujets abordés, normal a-t-elle songé, la ménagère de moins de 50 ans a déserté pour le câble depuis longtemps. Elle s'est attaquée à la montagne de repassage comme dit sa mère avec son sens des formules. D'abord ses affaires et celles de sa fille, puis les chemises de son mari. Trois semaines d'absence, ça fait bien une quinzaine de jours-chemises en enlevant le 14 juillet et les week-ends. Bien sûr, elle aurait dû s'avancer mais la procrastination l'avait encore frappée. Bon, le fer s'est montré coopératif, les chemises soigneusement étendues et détendues auparavant, aussi. Elle s'est arrêtée prendre un café quand sa fille s'est levée. Ensemble, elles ont choisi les morceaux à graver sur des CD pour la route. Deux fois 5 heures, ça valait le coup de faire sa playlist si on ne voulait pas se taper 15 minutes de pub toutes les demi-heures de son pop-rock. Après, elle a dû faire face à la question existentielle. Je prends la grande valise ou la moyenne et la petite ? A opté pour la grande, qui sera "pleine de vide", comme va lui faire remarquer l'homme lui qui voyage toujours si léger. Ca lui a rappelé quand elle partait un mois en colo. C'est long un mois. En même temps, l'été dans le Midi, tout sèche si vite... Lavé et remis dessus, comme dit la dame aux formules. Finalement, elle en est venue à bout, des chemises et des valises. Elle a passé quelques coups de fil, réglé quelques papiers, trié les livres qu'elle était sûre de vouloir lire ou relire. C'est l'esprit tranquille qu'elle est allée dîner avec l'homme rentré du boulot. La fille, elle, était partie tromper l'angoisse des résultats en passant la soirée chez des copains. Demain, restera à faire le plein et acheter de quoi faire des sandwiches, tout est si cher sur les autoroutes, et aussi approvisionner un peu le frigo pour celui qui n'a pas de vacances. Demain, elle saura si elle part seule ou à deux et quand elle part. Il suffira d'un nom et d'un prénom sur la bonne liste...
Aujourd'hui, 7 juillet, 10 heures : fin du suspense, Zuzu a le bac et on part !

samedi 4 juillet 2009

Choses vues

Depuis quelques temps, il est de bon ton d'enterrer sa vie de célibataire. Il n'est pas rare de voir un groupe de copains entourant une pauvre victime vêtue d'une tenue de bagnard poussant la chansonnette sous les yeux de passants vaguement amusés. De plus en plus, les filles sont logées à la même enseigne. On les affuble d'un costume de Bunny, ce qui les rend aussi pitoyables que Bridget Jones dans la fameuse scène où elle est la seule à être déguisée. Quand je me suis mariée, Dieu merci, ça n'existait pas. Vers la fin des années 80, seule ma copine belge Patricia nous a fait le coup et encore, l'enterrement de sa vie de jeune fille s'est fait chez Michou où être travestie en Sheila époque "l'école est finie" est passé complètement inaperçu. Même Michou en personne (et en bleu cobalt), est venu nous voir entre deux numéros pour nous dire "Mais enfin mes p'tites cocottes, c'est pas vous qui auriez dû venir ici, c'est vos copains !" Véridique. On l'aura compris, cette tradition importée d'on ne sait où (d'outre-atlantique comme Halloween ?) n'a pas mes faveurs. Si j'en parle c'est parce que tout à l'heure, alors que nous déjeunions en terrasse avec BrB, mon regard a été attiré par un groupe de copines portant tee-shirts et perruques bariolés, accompagnant l'une des leurs pour ce sacrifice rituel. Mais bizarrement, quelque chose clochait et j'ai mis un moment à m'apercevoir qu'elles communiquaient entre elles en langage des signes ! Du coup, allez savoir pourquoi, ce qui m'agace d'habitude m'a paru soudain touchant. Une heure après, nous prenions le bus quand une autre scène a capté mon attention. Il existe un endroit prévu pour les personnes accompagnées de bébés en poussettes. Celles-ci sont disposées de façon à ne pas gêner le passage, les unes à côté des autres, les parents pouvant s'assoir sur un strapontin à côté quand le bus n'est pas trop bondé. Devant nous, deux poussettes. Dans la première, le bébé est un petit garçon blanc, et dans l'autre une petite fille noire. A peine un an chacun. Tout à coup, la petite fille attrape les doigts du petit garçon et pendant tout le trajet, leurs petites menottes sont restées enlacées, sous le regard attendri des autres voyageurs. Je me suis mise à penser à la chanson de Mc Cartney et Stevie Wonder "Ebony & Ivory" et me suis sentie toute chose. Parfois, la vie c'est simple.

mercredi 1 juillet 2009

Devoirs de vacances

Dans une semaine, je suis en vacances, nananananère. Et oui, même les chômeuses ont droit à des congés. C'est même ce que m'a dit le seul conseiller du Pôle Emploi vu à ce jour. Donc, à ceux qui lancent des remarques perfides du style "t'es toujours en vacances", je précise que non, un chômeur ne chôme pas forcément. Hier soir, j'en ai rencontré un (nous étions deux sur neuf à table où comment rendre les statistiques concrètes...), victime d'un plan social qui a fait beaucoup de bruit dans notre bonne ville. Il me disait qu'entre la cellule de reclassement et l'Apec, il a eu un rendez-vous tous les deux jours en juin. De mon côté, j'avoue ne pas avoir vraiment activé mes réseaux ni réfléchi à mon projet professionnel, selon les formules consacrées, durant ces deux premiers mois. J'ai accompagné moralement ma future bachelière de fille (celles et ceux qui sont passés par là comprendront...), j'ai veillé à la bonne marche de la maison, et me suis lancée dans un projet associatif sympa, le Circuit des Têtes de l'Art. J'ai donc concocté le communiqué de presse et relancé les médias pour connaître leurs dates de bouclage. Hier avec mes petits camarades, nous avions un rendez-vous avec l'étudiant en arts appliqués qui nous fait l'affiche et le dépliant, et tout à l'heure, avec l'office de tourisme, partenaire de l'opération. Bien sûr, c'est du bénévolat mais professionnellement, assez proche de ce que je faisais avant d'être débarquée de l'agence. C'est bon de vérifier de temps en temps qu'on n'est pas trop "rouillé". Ajouté à cela que vendredi dernier, j'ai fait une visite guidée de Rennes "sur les pas d'Odorico" avec ma copine Bérangère. Ce jeu de piste à la recherche des mosaïques disséminées partout dans la ville a attiré un public d'une moyenne d'âge disons très "université du temps libre" comme l'a si finement fait remarquer B. Nous avions dans le groupe, un Rouletabille gominé façon Valentino que, par moments je l'avoue, nous regardions plus que les entrelacs imaginés par Vincent et Isidore O. Pour les curieux, je vous renvoie à la description de B. (j'ai oublié de vous dire, on a décidé de devenir l'agent littéraire l'une de l'autre). Bon, pour en finir avec ce billet aussi erratique que mes pensées du matin, devinez quelle est ma principale occupation de la semaine : préparer mes vacances !